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11/02/2020

Je suis intégrée, j'ai des amies -Témoignage CHRS

(© Crédits images : les illustrations des témoignages sont des créations originales de bénéficiaires d'Auxilia.)

Témoignage 

Je souhaite parler de ma vie au CHRS Auxilia.

Le premier jour je pensais à beaucoup de choses. J’ai vu les casiers épicerie dans la cuisine et je me suis demandé « Comment ça va se passer ? » « C’est comme une entreprise tu as un vestiaire pour tes affaires. Ça va être dur ». Aujourd’hui tout va bien. Je suis intégrée, j’ai des amies. J’ai passé des moments très difficiles, je pleurais beaucoup, mais aujourd’hui beaucoup moins.

La psychologue du CHRS et ma référente m’ont beaucoup aidé. La CHRS c’est comme une famille. Tu as envie d’y rester, mais il faut faire la part des choses. Quand je serai prête, je vais partir pour une nouvelle vie. Et au CHRS il y a des moments de rencontres.

Je voudrais parler du pique-nique avec le CHRS et les bénévoles qui nous aide. C’était en juillet, il faisait beau. J’ai toujours envie d’en faire. Il y a toujours une bonne ambiance.

 

Nous avons tous cuisiné et appris à faire des rouleaux de printemps. Tout le monde a ramené un plat ou une boisson. Il y avait des plats différents. Je ne connaissais pas les bénévoles et j’ai fait une rencontre : Michel, écrivain. J’adore écrire, et il va m’aider à développer mes écrits, mais pour l’instant nous avons un souci informatique… Il m’envoie des livres dont il est l’auteur. Il écrit sur la vie des gens. Des choses difficiles qu’ils ont vécues, leur expérience de vie. 

 

Moi aussi j’ai une expérience de vie. Quand les gens sont méchants avec moi, ça me rappelle mon passé.

J’ai eu une enfance très difficile. Mon père était méchant, car j’ai plusieurs frères et sœurs de mères différentes… il avait ses préférences… je faisais partie des enfants délaissés. Un monsieur m’a adopté. Il s’est occupé de moi pendant quelques années.

À mes 15 ans, un ami de ce monsieur a demandé ma main à mes parents.

J’ai refusé alors mon père m’a renié.

Je me souviendrais toujours de cette phrase qui m’a tant blessé.

« Tu enlèves ton nom du jugement. Tu n’es plus mon enfant ».

C’est devenu un combat jusqu’à mes 18 ans. Ma mère était de mon côté, mais n’avait pas le choix. J’ai tout fait pour en finir avec cette histoire.

On m’empêchait de vivre ma vie et d’être avec les gens de mon âge. Alors j’ai compris qu’il fallait que je quitte mon pays pour être libre. J’ai choisi la France. J’en avais déjà parlé à mon frère… Pays de la liberté de la femme.

Je suis arrivée le 5 aout 2018.

 

Par Christine, résidente Auxilia

 

Pour (re) trouver les autres témoignages de nos bénéficiares, consultez La Lettre Auxilia

 

 La Lettre Auxilia N°20

 

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