Comment j'ai connu le Téléphone du dimanche

‘’Une voix de l’extérieur pour ceux qui sont à l’intérieur’’

La première fois que j’ai entendu parler de l’émission Le téléphone du dimanche diffusée sur Radio Notre Dame, c’est lors d’une messe à Fleury Mérogis.

À la fin de l’office, l’aumônière Mme Danielle, nous a expliqué le principe de l’émission qui accompagne les détenus en leur permettant d’écouter en direct les messages de soutien de leur famille ou d’auditeurs.

C’était le début d’une belle histoire. J’ai tout de suite écris à ma mère pour lui communiquer l’information. Et c’est ainsi, que pendant 4 ans, elle a téléphoné chaque dimanche au standard de la radio pour me laisser des mots d’encouragement. Et vous savez, dans un endroit où vous êtes coupé du monde et dans l’incertitude,  entendre la voix de ses proches, vous redonne force et espoir.

Le dimanche 17h était donc devenu une heure sacrée. Je n’allais plus en promenade afin d’écouter l’émission sur le poste que j’avais cantiné. Ce n’était pas toujours facile de capter la radio (sans doute à cause des brouilleurs) mais je n’ai jamais renoncé. Parfois, il fallait monter sur une chaise et maintenir l’appareil en hauteur pour entendre quelque chose … Cela grésillait, mais au moins, j’étais ailleurs pendant une heure.

Avec le temps, les voix des animateurs (Denis, Virginie et Bérangère) et les voix des auditeurs fidèles (Yves , Natacha, Jacqueline la corbeille de soleil, David le beau gosse comme il aime à s’appeler, Marc l’homme-orchestre…) sont devenues si familières que j’ai réalisé que j’avais une nouvelle famille… une famille des ondes.

Les liens se sont renforcés : j’ai souvent écrit à la radio pour remercier l’équipe de l’émission ; mes lettres ont été lues à l’antenne et des auditeurs ont commencé à m’écrire pour me soutenir. C’est ainsi qu’avec plaisir, j’ai eu des nouveaux correspondants comme Nicole, l’une des standardistes qui ne manquait pas de me poster une carte postale de ses vacances, ou Annie une auditrice qui m’envoyait des timbres de collection et des haïkus. Tout cela a contribué à me donner un meilleur moral.

Voici une anecdote pour vous montrer l’importance de cette émission auprès des détenus. Un jour j’ai demandé à ma mère que lors de son intervention, elle salue également mon co détenu Jérémy, un jeune Breton sans famille. Quand il a entendu à la radio,  ma mère qui prononçait son prénom pour lui dire ‘’Bon Courage’’, Jérémy était si ému qu’il y avait des larmes dans ses yeux …

Une fois que j’ai été libéré, Denis, l’animateur, m’a invité dans le studio que finalement, je n’ai plus quitté depuis un an. Souvent je tiens le standard et chaque semaine, je propose une chronique de conseils et d’encouragement pour les détenus. J’ai encore beaucoup de camarades incarcérés, alors c’est important pour moi de les accompagner dans cette épreuve. Ne pas les lâcher, car je sais qu’à l’intérieur le désespoir n’est jamais loin avec ses risques de suicide. Même après la sortie il faut tendre la main, car à ce moment-là de nouvelles épreuves se dressent si on est seul. Par exemple, avec les contacts associatifs de la radio, nous avons aidé un camarade sortant, Dominique, à trouver un logement alors qu’il vivait dans des conditions très difficiles. Voici un message qu’il vient de laisser à la radio : ‘’Je revis grâce à vous’’.

Le Téléphone du Dimanche m’a permis aussi d’inviter des bénévoles et des salariés d’Auxilia ce qui est un moyen de mieux faire connaitre notre association.

Enfin, depuis 2 mois, j’ai lancé la rubrique ‘’La Minute Auxilia’’ qui a permis de garder un lien fort avec nos apprenants à l’écoute. Nous leur parlons de l’actualité d’Auxilia et les encourageons à poursuivre leurs apprentissages malgré la crise sanitaire car notre activité de réexpédition est toujours maintenue.

Et comme un symbole, la chanteuse Ysa Ferrer a accepté que l’on utilise le refrain de sa chanson ‘’Je Sortirai Grandie’’ comme jingle de ‘’La Minute Auxilia’’.

 

N’hésitez pas à écouter l’émission dès ce dimanche. Vous vivrez un beau moment d’émotion. Et pourquoi ne pas appeler le standard pour saluer votre apprenant ou parler de votre expérience au sein d’Auxilia. Vous serez les bienvenus à l’antenne.     

 

Si vous êtes en région parisienne, la fréquence de Radio Notre Dame est 100.7 FM. L'émission est également diffusée en direct sur le site Internet de la Radio, et vous pourrez l'écouter où que vous soyez !

 

 

 Par Stéphane, Auxilia une nouvelle chance

 

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