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09/08/2021

L’accès à l’enseignement en prison est essentiel

Pour Auxilia, l'accès des personnes détenues à la formation et l'enseignement est une nécessité absolue

Auxilia a appris avec regret la dissolution de l’association Génépi qui, comme elle, menait des actions d’enseignement et d’accompagnement des personnes détenues grâce à l’intervention bénévole de centaines d’étudiants. Auxilia réaffirme à cette occasion son engagement en faveur de l’accès à l’enseignement et à la formation qui sont des outils essentiels à une réinsertion réelle et rappelle que :

« Tous les détenus ont le droit de participer à des activités culturelles et de bénéficier d’un enseignement visant au plein épanouissement de la personnalité humaine »[1]

Si l’enseignement est un droit, il reste néanmoins un privilège compte tenu du manque de moyen et de personnel en prison. On compte en moyenne moins d’un enseignant pour plus de cent trente personnes détenues alors qu’actuellement le taux d’illettrisme de la population carcérale est de 23%[2], que 48%[3] des personnes détenues n’ont aucun diplôme et que 1 détenu sur 7[4] n’a jamais exercé d’activité professionnelle. Au 1er janvier 2015, 49%[5]

des personnes en détention ou suivies en milieu ouvert étaient, avant leur mise sous écrou, en situation de chômage longue durée.

En outre, la population carcérale est particulièrement jeune. Nombreux sont ces jeunes qui n’ont pas réussi à trouver leur place dans la société, le plus souvent ballottés par la vie et faisant face aux échecs des institutions (scolarité chaotique, violences subies, précarité professionnelle…). C’est un véritable défi pour toute la société de ne pas leur tourner le dos et leur proposer des parcours pour se reconstruire en tant qu’individu libre, autonome et responsable.

Nous sommes tristes de la dissolution du GENEPI mais voulons réaffirmer l’absolue nécessité d’accéder à la formation et à l’enseignement en milieu carcéral. Il est crucial de réduire les effets désocialisant de la prison dès le 1er jour de détention pour offrir le plus de chance d’insertion.

L’enseignement à distance est une solution pour allier l’apprentissage et le milieu carcéral, il permet également aux personnes détenues de s’instruire, de préparer un diplôme ou de s’engager dans une remise à niveau. Ce dispositif permet aussi et surtout aux personnes détenues de rester « acteur » et d’élaborer des projets d’avenir grâce à un accompagnement sur mesure de la part de formateurs bénévoles à l’écoute.

L’action d’Auxilia

Concept unique en France, le Pôle de l’Enseignement A Distance (EAD) d’Auxilia propose, grâce à un réseau de formateur•rice•s bénévoles, des formations à distance aux personnes détenues partout en France (lutte contre l’illettrisme, remise à niveau, formations qualifiantes ou diplômantes). Les formations  individuelles et gratuites sont adaptées aux besoins des apprenant•e•s, selon le rythme de leurs échanges, en fonction de leurs centres d’intérêts, leurs projets et des matières choisies.

Auxilia, une nouvelle chance, a été fondée en 1929 sous l’impulsion de Marguerite Rivard alors qu’elle est traitée en sanatorium, afin de venir en aide aux personnes atteintes de tuberculose autour des valeurs d'amitié, de gratuité et d'échange.

Vous pouvez soutenir Auxilia en rejoignant nos équipes de formateurs bénévoles à distance et/ou en faisant un don à l’association.

 

Auxilia, une nouvelle chance

Août 2021

 

[1] Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme - les Principes fondamentaux relatifs au traitement des détenus (Résolution 45/111 du 14 décembre 1990)

[2] Avis n°28 du Conseil économique, social et environnemental – La réinsertion des personnes détenues : l’affaire de tous et toutes, novembre 2019, page 53

[3] Les chiffres clés de l’administration pénitentiaire 2016, Direction de l’administration pénitentiaire, page 9

[4] L’histoire familiale des hommes détenus, INSEE, 2000, repris par le rapport des groupes de travail de la commission des lois de l’assemblée nationale sur la détention, Repenser la prison pour mieux réinsérer, page 12

[5] Rapport conjoint de l’IGSJ, de l’IGAS et de l’IGF sur l’évaluation des politiques interministérielles d’insertion des personnes confiées à l’administration pénitentiaire par l’autorité judiciaire – juillet 2016, page 88 et 90

 

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