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Chronique Théâtrale - Intra Muros
En tant qu’Extra Muros depuis peu, il me paraissait intéressant d’assister à une pièce de théâtre évoquant l’univers carcéral, afin de voir si la représentation proposée de ce milieu était réaliste. Je n’ai pas été déçu.
Dans la confortable et charmante salle de spectacle de La Pépinière (quartier Opéra à Paris) j’ai vu « INTRA MUROS » pièce écrite et mise en scène par Alexis MICHALIK , un jeune auteur à succès à qui l’on doit déjà « Edmond », « Le Porteur d’Histoire » et « Le Cercle des Illusionnistes ».
Dès les premiers instants, je me suis à nouveau retrouvé derrière les barreaux. Décor sombre, sobre et convaincant. Omniprésence hostile du bruit jusqu’à donner des frissons : les grilles qui s’ouvrent et se referment sèchement ; on s’y croirait.
Nous voilà plongés dans un atelier théâtre au sein d’une centrale. Ayant moi-même été inscrit à plusieurs de ces activités culturelles, je dois dire qu’à certains moments, j’avais l’impression de revivre le passé : les jeux de présentation, le stress de monter sur scène, la pudeur de ne pas trop parler de soi.
Alexis Michalik nous donne à vivre des tableaux qui dépeignent fidèlement les journées d’un engeolé : la distribution de la gamelle, les lourdes démarches administratives pour l’aménagement de peine, l’attente impatiente de la distribution du courrier, les parloirs famille, les parloirs fantômes…
On apprend également à connaître deux détenus, Kévin et Ange ; petit à petit, leur statut de prisonniers inquiétants s’efface pour laisser place à leur part d’humanité, à leurs souffrances intimes.
On est touché par ces histoires de vie, de mort et d’espoir qui se croisent habilement sous la plume de l’auteur. Finalement, les intervenants extérieurs de l’atelier ne sont pas si éloignés que cela des participants incarcérés.
Les comédiens sont justes : la gamme de sentiments proposée est vaste : retenue, rage, humour… Les émotions se télescopent et ne laissent pas le public indifférent. Public conquis puisqu’à la fin de la représentation, il se lève (ce qui n’est pas si fréquent) pour applaudir ces artistes qui ont su mettre en valeur le temps pesant de l’incarcération.
Allez voir « INTRA MUROS » vous ne le regretterez pas.
Stéphane, ancien apprenant Auxilia EAD
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