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15/06/2015

Le contrôle des acquis

Dans tout système de formation, le contrôle des acquis est un élément essentiel : imaginerait-on d'entreprendre un voyage en car en sachant que le chauffeur n'a pas son permis de conduire ?

 

A Auxilia, au niveau du Siège, le contrôle des acquis des apprenants se fait par les fiches semestrielles rédigées par les professeurs, ce qui démontre l'importance de ces fiches.

Mais le contrôle de toutes les qualités d'un chauffeur n'est pas toujours facile. On peut distinguer trois sortes de capacités à la conduite :

 ̶  tout d'abord des connaissances à mémoriser, comme le code et peut-être quelques éléments de mécanique,

 ̶  ensuite la capacité de conduire le véhicule dans les conditions réelles de la circulation,

 ̶  et enfin ce que l'on appelle le comportement au volant.

Les deux premières capacités sont, en principe, contrôlées par le permis de conduire. Mais le comportement du conducteur ne peut pas être contrôlé par un examen. Car les deux premières capacités sont du « savoir » et du « savoir faire », et l'on peut demander à un conducteur, en le questionnant ou en le mettant en situation, de faire la preuve de son savoir et de son savoir faire. Mais on ne peut pas se fier à sa réponse si on le questionne sur son comportement. Il faudrait l'observer à son insu, ce qui pose un problème d'éthique.

D'autre part on constate que la distinction n'est pas toujours claire entre, d'une part la connaissance et le savoir faire, et d'autre part la modification des comportements.

La fiche semestrielle d'Auxilia, par exemple, comporte des observations sur les acquis (comme la « progression », ou la « moyenne générale »), mais aussi des évaluations sur le comportement (comme la « motivation » ou la « qualité de la relation personnelle »).

Il est essentiel, pour un enseignant, d'avoir pleinement conscience qu'il évalue des acquis, ou qu'il évalue des comportements. En effet, l'évaluation des acquis s'appuie sur des données objectives : les travaux, les tâches accomplies, et s'applique donc à la « production » de l'apprenant, et non à l'apprenant lui-même, alors que l'évaluation des comportements est subjective et concerne la personne, en tant qu'être humain.

Si on considère par exemple la « motivation », que nous estimons sur la fiche, on pourrait être tenté de l'évaluer en se référant au nombre de devoirs, qui est un critère objectif, mais nous savons tous que les conditions de travail de la plupart de nos apprenants sont diverses et varient, et que nous en sommes mal informés. Il faut donc que nous « nous fassions une idée » de sa motivation, et que nous ayons pleinement conscience que cette évaluation est « la nôtre ».

 

Mais le contrôle de la formation concerne aussi le formateur.

À Auxilia, « l'inspection » n'existe pas. Mais le professeur peut s'interroger sur l'efficacité de son enseignement, un enseignement par correspondance, qui est difficile, nous le savons tous. Il peut alors rechercher des informations qui lui permettraient d'améliorer ses pratiques. Il le peut dans ses échanges avec son apprenant, et aussi dans la relation qu'il peut entretenir avec le visiteur ou correspondant d'établissement pénitentiaire.

Mais notons une observation essentielle : le formateur ne peut tirer profit des observations qui lui sont faites, que si elles s'appliquent à sa pratique pédagogique, qu'il peut modifier, et non à son « comportement d'enseignant », dont il est parfaitement en droit de contester l'évaluation.

Claude ANTON, juin 2015

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