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13/04/2018

Savoir lire - c'est primordial

Savoir lire, écrire, compter et plus que cela prendre goût à la lecture, à la culture générale (histoire, géographie, sciences, arts…), constitue une ouverture incontournable au « vivre ensemble ». Or, ce qui est une évidence pour nous tous, formateurs, responsables, salariés ou bénévoles, est une énorme difficulté pour les personnes à qui nous nous adressons.


Les illettrés ne sont pas illettrés sans raison, mais persuadés d’être hors norme, ils dissimulent souvent leurs lacunes. Ils ont fait un apprentissage informel de leur environnement pour pallier leur handicap en mobilisant des capacités, en mettant en œuvre des stratégies qui ne ressemblent en rien à celles utilisées par ceux qui savent lire et écrire, mais s’avèrent souvent efficaces.


Le candidat à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture veut comprendre pourquoi il doit savoir lire et écrire. Pour ce faire, son enseignant formateur doit s’adapter et le faire passer d’une posture d’élève à celle d’apprenant, donner un sens, une finalité aux apprentissages qu’il lui propose : capacité de s’autogérer sans subir la volonté d’un expert, acquisition d’outils pour affronter les situations réelles difficiles auxquelles il risque inéluctablement d’être confronté… Sans savoir lire ni écrire, comment intégrer un groupe de formation proposé par Pôle Emploi ?

 

C’est pourquoi je félicite tous nos enseignants formateurs pour leur engagement dans la lutte contre l’illettrisme, thème de ce numéro.

Bravo pour leur persévérance. Sortir de la détresse, redonner confiance à des personnes à qui l’on accorde le qualificatif de personne illettrée, apprendre à certains à déchiffrer des mots, à d’autres à lire un texte, mieux encore à le comprendre, n’est pas simple. L’enseignant doit éviter de déverser son savoir et prendre du recul par rapport à la situation d’échec de son apprenant, valoriser les savoirs acquis, aider à se projeter, à se motiver.


En examinant la raison d’être des nombreuses associations de taille et d’implantation diverses qui travaillent à la réinsertion des personnes placées sous main de justice ou en situation personnelle difficile (handicapés, chômeurs et autres), j’ai pu discerner à quel point l’accent mis par Auxilia sur la formation des plus démunis humainement et financièrement était original et fondamental.

En effet, on voit beaucoup d’associations qui œuvrent à l’amélioration des conditions de vie quotidienne de ces personnes, ou des associations qui travaillent en phase de préparation à la sortie de détention ou de longue maladie.
Les unes gèrent des vestiaires, aident les familles (enfants et femmes isolées), les autres animent des ateliers d’insertion professionnelle, mais peu nombreuses sont celles qui prennent les choses à la base en luttant contre l’illettrisme ou en s’attachant à la remise à niveau scolaire comme le fait Auxilia.
L’Éducation Nationale privilégie l’aide aux 18 – 25 ans et le CNED est payant. Mais notre association est ouverte à tous, sans distinction d’âge et sans réciproque financière.

 

Nous en avons eu un récent témoignage grâce à la pièce intitulée « Une longue peine » de Didier Ruiz, jouée en mars dernier à Paris et en banlieue. La prochaine représentation est prévue à Pontoise, le 25 juin prochain.

 

Louis Perego, l'un des protagonistes de cette pièce, cite nommément Auxilia en soulignant à quel point cela l’a aidé à redémarrer maintenant.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais quel exemple !

 

 

Guy Larible, Président Auxilia

 

 

 

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