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22/03/2021

Projet RESCALED

DES ALTERNATIVES POUR REPENSER LES CONDITIONS DE DÉTENTION

 

Un des principaux reproches fait au système carcéral français, mais aussi, européen est de le penser presque uniquement par sa fonction punitive. La question de la réinsertion est très peu abordée ce qui n’est pas sans conséquences. Les infrastructures donnent lieu à un isolement massif, elles déshumanisent et déresponsabilisent les personnes qui y sont incarcérées. Après leur peine, les ancien.ne.s détenu.e.s se retrouvent la majorité du temps à nouveau livré.e.s à eux-mêmes et ont de grands risques de récidiver. Ainsi l’incarcération entrave-t-elle l’intégration de ces individus et ne leur permet pas de trouver une place dans la société par la suite.

 

Le projet européen RESCALED est une initiative qui vise à aborder cette problématique. Le mouvement trouve ses origines en Belgique avec l’organisation “De Huizen” (Les maisons), il suscite un intérêt grandissant et est enfin lancé internationalement le 10 avril 2019 sous le nom de RESCALED. Aujourd’hui l’organisation est active dans 5 pays européens qui sont la Belgique, le Portugal, les Pays-Bas, la Norvège et la France. Le projet se base sur 3 principes fondateurs : l’échelle réduite, la différenciation et l’intégration dans la société.

 

En pratique, réduire l’échelle de la situation d’incarcération se fait grâce aux maisons de détention. Ces dernières accueillent 10 à 30 détenu.e.s avec des niveaux de sécurité différents, elles peuvent être ouvertes ou fermées. Cette échelle réduite permet de meilleures conditions de vie autant pour les personnes incarcérées que pour le personnel. Celles-ci retrouvent les responsabilités auxquelles il faut faire face au quotidien à l’extérieur mais aussi une vie commune. Ce type de détention permet la mise en pratique du deuxième pilier qui est la différenciation. Chaque personne nécessite des conditions d’incarcération différentes selon ses besoins et sa situation. La taille des maisons de détention autorise une prise en charge plus personnelle, si la personne requiert un suivi psychologique spécifique ou un niveau de sécurité particulier par exemple. Enfin le dernier point qui est essentiel est l’intégration à la communauté. Les maisons collaborent avec le quartier dans lequel elles sont situées et y ajoutent de la valeur grâce à leur activité. Cela peut se faire par le biais de projets comme la mise en place d’un restaurant social ou un atelier de réparation. Ces activités sont valorisantes autant pour les détenu.e.s que pour le voisinage. Un tel cadre favorise la future réintégration au monde extérieur et responsabilise les individus à travers des initiatives qui bénéficient à la société.

En France, l’initiative est en coopération avec la FARAPEJ.

 

Par Chloé Harnois, en service civique à Auxilia

 

Liens utiles :

 

Site du projet

 

Site de l’organisation en Belgique

 

Article de la FARAPEJ

 

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