Actualités

10/08/2022

Auxilia et l'héritage de Marguerite Rivard

Lutte contre l’isolement : l’héritage de Marguerite Rivard 

Si l’association Auxilia, une nouvelle chance est unique en France, c’est parce qu’elle est restée fidèle à la vision très singulière de sa fondatrice. Un héritage que l’association se prépare à honorer plus activement que jamais.  

En effet, le projet associatif 2021-2025 vient d’inscrire noir sur blanc les principes d’une cohésion entre trois pôles aujourd’hui distincts, mais enracinés dans la mémoire de Marguerite Rivard, « l’allongée de Berck » passionnée d’éducation sociale. Cette cohérence repose sur quatre aspects du projet né en 1929 : 

  • Une même empathie envers les gens isolés 
  • Une même bienveillance à visée d’émancipation 
  • Des résultats tangibles dans la lutte contre le grand isolement 
  • Une même ouverture aux partenariats et à l’évolution des besoins des personnes isolées 

Les personnes isolées au cœur de nos actions 

Atteinte d’une tuberculose osseuse en 1914, Marguerite Rivard expérimente la détresse morale et intellectuelle des malades reclus dans les sanatoriums. Elle connaît la solitude, le désoeuvrement et la tentation de se résigner face à son sort. 

Après quatre ans de soins, les séquelles de la maladie la condamnent définitivement à la vie couchée. Un accompagnement spirituel lui donne la force de refuser la fatalité, de sorte qu’elle n’oubliera jamais cette réalité terrible : on ne se relève pas seul des coups du sort.  

Ainsi l’association qu’elle crée en 1929 a pour vocation de rendre leur dignité à ceux qui sollicitent son aide. À son instigation, des professeurs bénévoles donnent des cours gratuits par correspondance à des tuberculeux osseux. 

La bienveillance en vue de l’autonomie 

« Amitié, gratuité, échange. » Portée par ces valeurs, Marguerite demande dès 1929 aux bénévoles de son association d’ajouter une lettre personnalisée à chaque cours par correspondance. Ce soutien bienveillant sera d’autant plus opérant pendant neuf décennies qu’il est sans apitoiement ni paternalisme. C’est ainsi que l’EAD (le pôle enseignement à distance et en présentiel) met aujourd’hui encore la personne accompagnée dans la position d’apprenant, acteur à part entière de son avenir.  

De la même façon, le premier CRP (Centre de réinsertion professionnelle) créé en 1946 à Lille pose les fondations résolument autonomisantes de l’actuel ESRP basé à Nanterre (établissement et service de réadaptation professionnelle). En effet, les programmes de formation à destination des personnes reconnues travailleur handicapé ont pour objectif final leur embauche. Et pour mettre l’accent sur leur polyvalence et leur employabilité, un pôle insertion est créé en 2021. 

Responsabiliser, autonomiser : le PHI (pôle hébergement et insertion) répond, lui aussi, à cette devise, étant donné que les travailleurs sociaux priorisent, en plus des aides de première nécessité et de l’écoute active, un travail de reconstruction de soi sur les plans financiers, alimentaires, sanitaires et d’appropriation des droits. Ici encore, l’accompagnement est centré sur le potentiel de la personne en grande diffculté.  

Des résultats tangibles dans la lutte contre le grand isolement 

Aujourd’hui comme hier, ces valeurs portent des fruits dans la mesure où Marguerite Rivard a fédéré, dès la première année, 200 professeurs autour de 800 élèves. Le nombre de bénéficiaires s’est trouvé multiplié par 6 dès 1936. De la même façon, Auxilia obtient des résultats à la hauteur de l‘engagement de ses bénévoles et salariés.  

Concrètement, l’établissement de réadaptation professionnelle des personnes handicapées propose aujourd’hui 7 formations. Il a accompagné 243 stagiaires reconnus travailleurs handicapés en 2021, avec 97% de réussite au titre professionnel et un taux d’insertion professionnel de 73%. 

De son côté, l’enseignement des personnes détenues à distance et en présentiel mobilise plus de 800 bénévoles autour de 2 122 apprenants. 15 000 courriers ont été échangés, coordonnés par 42 responsables de groupe,76 correspondants de prison, 12 relais pour personnes en situation difficile, une vingtaine de délégués territoriaux ainsi que les équipes bénévoles du siège à Nanterre.  

En 2021, le pôle hébergement et insertion a eu la satisfaction d’offrir 9 980 nuitées dans les Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), en hébergeant 41 personnes. Les nuitées se sont élevées à 13 197 en Centre d’hébergement d’urgence (CHU) et 6 168 en Centre de mise à l’abri (CMA). 

Une même ouverture aux alliances et à l’évolution des besoins des personnes isolées 

Pour s’adapter plus efficacement aux besoins des personnes isolées de son époque, Marguerite Rivard a fusionné sa jeune structure avec les équipes sociales de Robert Garric, posant le partenariat comme principe de développement. Aujourd’hui, Auxilia fait partie de plusieurs fédérations (Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme, etc.) et noue des partenariats publics et privés en lien avec ses domaines d’intervention. 

Autre marque d’ouverture : aujourd’hui comme hier, Auxilia accompagne les populations qui ont le plus besoin d’elle. Dans les années trente, son action s’ést étendue aux anciens malades devenus handicapés ; trente ans plus tard elle se tournait à la fois vers les personnes en grande précarité et les personnes détenues, suite à l’appel de Jean Scelles. En effet, sur fond de guerre d’Algérie, et alors que la tuberculose reculait grâce à la science médicale, ce militant des droits de l’homme, actif contre les emprisonnements arbitraires, a interpellé Auxilia pour lui suggérer d’élargir son action à la réinsertion des personnes détenues. 

Elle répondra demain à d’autres appels, avec le même souci de la dignité et de l’autonomie des personnes isolées. 

Et finalement, un même plaidoyer pour le retour à la vie active des victimes de l’exclusion 

Association empathique, ancrée dans l’action bienveillante, association attentive aux inégalités du présent et ouverte aux collaborations, Auxilia, une nouvelle chance est, à l’image de Marguerite Rivard, portée par la certitude que le grand isolement est toujours multifactoriel et qu’il convient d’agir, ensemble, à toutes les étapes : 

  • Recueillir et mettre à l’abri, 
  • Réinsérer professionnellement, 
  • Pour enfin rendre autonome. 

Si vous partagez cette ambition, découvrez d’autres raisons de nous soutenir 

Partager :  

Les derniers articles