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18/05/2016

Les nouveaux modèles pédagogiques

Depuis quelques mois, une femme crève les écrans du 2.0 par son MOOC (Massive Open Online Course) sur le «leader agile». Dans son cours en ligne ouvert à tous, Cécile Dejoux, Maitre de Conférences au CNAM, aborde les questions de management dans l’entreprise avec des cours magistraux, des témoignages de grands patrons, des vidéos, et à la fin des 6 semaines de cours, si on le souhaite, un certificat d’unité de valeur, dans le cas d’une inscription au CNAM. Avec plus de 63000 inscrits dans 55 pays (cours en français et anglais) le succès est mondial et traduit le développement rapide de cette formule venue du monde universitaire et qui rentre massivement dans les entreprises .
Les cours en ligne ne sont pourtant pas nouveaux: les plateformes LMS (Learning Management System) proposent depuis longtemps aux étudiants et salariés une pédagogie interactive à base de contenus multimédias et d’une scénarisation des cours, mais les MOOC offrent un catalogue de ressources, nettement plus important que le  e-learning, car elles répondent mieux aux attentes des apprenants : vidéos plutôt que modules linéaires (du « pull –on picore - plutôt que du «push», logique de séquencement, quiz, tests, interactions entre les apprenants. Il s’agit bien d’une révolution pédagogique et culturelle, car tous les outils collaboratifs sont utilisés, ce qui n’est pas le cas du e-learning.
Avec les MOOC on passe de la formation du 20ème siècle à celle du 21ème siècle dans laquelle les apprenants sont utilisés pour enrichir le contenu des formations, répondant ainsi aux attentes des personnes hyperconnectées (tablettes, ordinateurs, Smartphones …)
Avec  l’idée de former en même temps l’ensemble des salariés à tout moment et en tout lieu, de former ou informer ou fidéliser par le même vecteur, clients et partenaires, les entreprises ont su s’approprier ces outils collaboratifs et les adapter à leurs besoins, notamment en matière de communication et de recrutement, et sans parler de l’aspect financier (contraction des budgets formation).

Le monde associatif ne saurait être absent de cette évolution numérique surtout lorsque, comme c’est le cas à Auxilia, la relation avec l’apprenant est essentiellement épistolaire et ces derniers pour la très grande majorité (les détenus) n’ayant pas accès à l’information. C’est pourquoi, tout en poursuivant nos réflexions internes sur les contenus pédagogiques et les médias utilisables, nous avons souhaité nous rapprocher des autres Associations impliquées par cette problématique concernant la population carcérale: un groupe de travail « Développement des technologies numériques en prison » a été initié au sein de la FARAPEJ (Fédération des Associations, Réflexion, Prison et Justice) auquel participent a ce jour, outre Auxilia, Le Courrier de Bovet, l’ANVP, le CLIP, Expression carcérale et le GENEPI. Un document a été élaboré et communiqué à l’Administration pénitentiaire, une étude des solutions techniques est en cours, des contacts établis avec des élus et des institutions internationales et une rencontre avec la Directrice de l’Administration pénitentiaire est programmée.
Comme l’a récemment dit, sur le sujet,  J-Cl. Richard à la dernière AG du Courrier de Bovet :  
« Les choses bougent rapidement quant à ce qui est possible, mais lentement quant à ce qui est permis. Les deux seront longs à concilier, mais rien ne nous empêche de nous y préparer ».

 

Article publié dans La lettre d'Auxilia N°10 mai 2016

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